Note au lecteur

extrait de

« La vie de soldats bretons dans la guerre d'Algérie »

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Rémi PERROT, appelé.

L'enfer des embuscades.

Neuf gars de ma section tombèrent 
à mes côtés lors d'une embuscade 
dans la forêt d'Akfadou.
 

André ROBERT, appelé.

Prisonnier du FLN.

Amené et retenu au Maroc, je
restais deux ans et demi sans voir le jour ni manger de viande.
J'étais dans une pièce en béton,
volets fermés. Je n'avais que de
l'eau, du couscous et des pois
chiches.
L'Etat ne m'a guère accordé de
compensation de ces trois années de service militaire et des deux années de maladie qui suivirent.
 

Max VIGNEAU, appelé.

Blessé avec séquelles.

Je fus blessé au combat dans les Ali-Bou-Nab (Grande Kabylie).
Je garde des séquelles à un coude et le bras s'est depuis atrophié.
Pensionné à 80 %, en 1999  je
percevais 2576 F par mois en
1999! faible consolation !
 

Roger JOURDAN, appelé.

Blessé à plusieurs reprises,
sans séquelles.

Notre GMC sauta sur une mine. je fus amené par hélicoptère dans le coma à l'hôpital de Tlemcen.
Avec cette mine, dix-neuf copains trouvèrent la mort.
Une autre fois, je reçus une balle dans le talon.

 

Lt. Raymond BOUCHEMAL
Off. SAS. Tassala

Prisonnier du FLN.

Capturé par les fellaghas le 5 juin 1958, lors d'une opération de controle. Avec lui le gendarme Giraud - sans nouvelle depuis plus de 40 ans.

 

Claude DAHIREL, appelé.

Sans problème majeur.

1959-1961 dans la région de Ténes.
J'étais souvent en ouverture des routes et en protection des convois au 22è R.I.
Je n'ai  pas connu de gros problème durant mon temps d'Algérie.
 


 
 
 
 
Jean-Yves JAFFRES
appelé et auteur de ce livre.

Des contacts armés en zone interdite.

Lors de « coups de main », en Grande Kabylie, quelque part dans le djebel entre Tizi-Ouzou
et Palestro, j'ai plusieurs fois risqué ma vie lors de « face à face » avec des rebelles armés !
Ces cas indiquent une grande diversité des situations entre les militaires en Algérie entre 1954-et 1962. 
Des soldats n'ont pas connu le combat ni pris beaucoup de risque pour leur vie ; d'autres furent durement éprouvés tels les commandos, les prisonniers, ceux qui furent victimes des embuscades ou d'accrochages importants et nombreux.

A travers ce livre, des appelés voyagent à travers faits, sentiments et réflexions pour analyser cette guerre, mais à leur manière. Ils la décrivent avec leurs mots, leurs photos, leurs histoires gaies ou tristes vécues là-bas. Cette synthèse, basée sur 110 témoignages de bretons, permet de  rappeler ceux qui ont souffert, ceux qui sont morts et à la peine de milliers de familles. Il est à noter que beaucoup d'entre eux conservent des séquelles dans leur coeur, dans leur corps et dans leur esprit.

Presque chaque appelé retrouvera ici, des faits semblables à ceux qu'il a vécu là-bas. Les épouses et enfants de ces Anciens combattants connaîtront mieux cette période de la vie qui a marqué leur mari et pères (ils en parlent si peu ou pas du tout). Beaucoup de jeunes veulent en savoir plus sur cette tranche d'histoire et les enseignants possèdent peu d'informations concrètes sur cette guerre vue de l'intérieur.

Ce livre permet aussi de mieux connaître et de mieux comprendre les « Anciens d'Algérie », car il rompt leur silence et parle pour eux.
 

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