Témoignages d'instituteurs en Algérie
 

«SOLDATS DANS LA GUERRE D'ALGERIE »
(extraits)


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Le plan Lacoste de 1956 lançait de grands chantiers en Algérie : points d’eau, routes, pistes, logements, cités urbaines... Il incluait le développement de la médecine grâce à 300 médecins militaires et la scolarisation en Algérie, mais il fallait recruter des enseignants.

Anecdotes: Les fournitures scolaires, de Alix. E...« j’arrivais à « Béni Ouarzeddine », en Grande Kabylie, il n’y avait pas de fournitures ni de livres. Je contactais l’Inspecteur d’académie à Tizi-Ouzou qui me donna carte blanche. Alors, nous avions pris le half-track et nous nous sommes rendus à une librairie que nous avions pratiquement dévalisée en cahiers, livres, etc... etc ... La facture a été transmise à la mairie de Camp du Maréchal. »

Cas concret : cours de français aux adultes, de Alix. E... «  A « Beni », je donnais des cours, « gratis », aux adultes kabyles (des gens âgés de l’autodéfense), je leur apprenais surtout à écrire leur nom ainsi que des mots simples, ils étaient toujours reconnaissants et pleins de sollicitude. »...

Anecdote: Consommation gratuite. « Quand je descendais de ce piton dans les Ali Bou-Nab par le convoi à Camp du Maréchal pour une journée (ce n’était pas rare le dimanche), et que j’entrais dans un café boire une bière, c’était toujours payé ! Par qui ? Je ne l’ai jamais su ! »...

Histoires: Reconnaissance berbère, par Alix. E. En 1962, il n’y avait plus de barbelés autour du camp français attenant au village berbère de « Beni Ouarzeddine  sur un piton de Grande Kabylie. Quand mon linge était sale, parfois il disparaissait, le lendemain je le retrouvais sur mon lit propre et repassé. Je n’ai jamais su qui le lavait. Mes élèves étaient certainement dans le coup en collusion avec leurs parents kabyles qui voulaient faire un geste pour me remercier. »...Aussi, comment ne garderions-nous pas de bons souvenirs avec tous ces contacts humains que nous avons eu avec la population ?

Courrier d’un ancien élève d’un piton kabyle des années 1961-1962. J’ai voulu reprendre contact avec le village où je me situais sur un piton, mais comment faire ? Alors j’ai envoyé quelques photos en couleurs de mes anciens élèves au maire de Camp du Maréchal. Deux mois après s’établissaient les premières correspondances avec mes anciens élèves. Voici un exemple.

Vierzon le 30 08 2001.
« Avec grande joie de savoir que vous allez bien. L’ensemble de vos élèves de l’école de Beni Ouarzeddine vont bien. Nous sommes tous fiers de vous. Vous avez parlé de H. R..., le meilleur de la classe, c’est vrai, actuellement il est conducteur de travaux de gaz à D..., un autre est aujourd’hui commandant dans l’armée du pays et un autre était avocat à Alger, mais il a été tué par le FIS. Moi j’ai quitté l’école de Béni Ouarzeddine le 3 juin 1961.
Bien le bonjour de ma part, moi je suis charpentier. Mon nom est B. S... ». (suit son adresse en France)... puis d’autres courriers suivirent donnant des nouvelles des autres anciens élèves).

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »        Martin Luther King.
 
 
 

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